La semaine des 32 heures ou 4 jours travaillés !

Encore marginale dans les entreprises françaises, la semaine de quatre jours fait de plus en plus d’émules. Surprise : si elle est bien mise en œuvre, elle peut être aussi bénéfique aux entreprises qu’aux salariés.

« Je suis convaincu que c’est l’avenir du travail », prédit Laurent de la Clergerie, président fondateur de l’enseigne de produits high tech LDLC quand il dresse le bilan de ses deux années d’expérience de la semaine de quatre jours.

« L’idée m’est venue en 2019, en apprenant que Microsoft Japon avait gagné 40 % de productivité en testant la semaine de quatre jours. J’ai fait un rapide calcul : il me semblait risqué d’augmenter la durée quotidienne de travail. Il fallait donc passer à 32 heures par semaine, ce qui représentait une augmentation de 9 % de la masse salariale. Dans notre activité de distribution, j’ai pensé que les gains de productivité seraient limités (de l’ordre de 5 %) et qu’il nous faudrait recruter. Ce qui représenterait un surcoût de l’ordre de 1 million d’euros, soit 10 % de notre résultat annuel. Cela valait le coup d’être tenté. »

Grosse erreur de calcul : en réalité, l’enseigne a connu une croissance de 36 % en deux ans1 à effectifs constants (1 000 salariés) et sans baisser les salaires.

Le secret ? « D’abord la confiance, estime Laurent de la Clergerie. Nous avons laissé les équipes s’organiser et recruter si elles estimaient en avoir besoin. » Mais aussi, et surtout, le bien-être : « Avoir un troisième jour de repos par semaine, c’est un vrai changement de vie. Cela permet de faire tout ce que l’on n’a pas le temps de faire habituellement. Donc de profiter pleinement de son week-end. »

Sur quatre jours, la charge de travail des salariés a forcément augmenté : « Mais leur esprit n’est plus pollué par le rendez-vous chez le pédiatre ou le lave-linge en panne. Aujourd’hui, le vrai problème du travail, c’est le stress et l’hyperconnexion. Face à ce risque, il ne faut pas raisonner en mathématicien : les salariés travaillent davantage qu’avant, mais ils sont plus détendus. »

La preuve : en deux ans, les taux d’AT-MP (accidents du travail, maladies professionnelles) et d’absentéisme ont été divisés par deux. Quant au turn-over, il est passé de 11 % en 2019 – un niveau déjà bas pour une enseigne de distribution – à 2 % en 2022.

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Source : Alternative Economique
La semaine de quatre jours revient en ordre dispersé
Par Sabine Germain