Lancement du dispositif contrôle des chomeurs

Encore une nouvelle arme dans la bataille contre le chômage. Le gouvernement va lancer ce lundi son nouveau dispositif de contrôle des chômeurs.

Pourquoi ce dispositif ?

Certains chômeurs ne seraient pas suffisamment actifs dans leurs recherches d’emploi ou manqueraient de méthode dans leurs démarches. Du coup, ils laisseraient filer des opportunités. Ce qui coute cher aux finances publiques et contribue à augmenter le nombre de demandeurs d'emploi, avec le risque pour certains d'eux de s’enfoncer dans le chômage de longue durée. «La grande majorité des demandeurs sont en recherche active d'emploi, mais il y a parfois des personnes qui ont décroché», a ainsi expliqué la ministre du Travail, Myriam El Khomri, vendredi sur iTÉLÉ. Le but de ce dispositif est donc de remotiver ceux qui peinent dans leurs démarches et de rappeler à l’ordre ceux qui ne jouent pas le jeu. Dans un rapport publié en juillet, l'OCDE estimait d'ailleurs que le contrôle des chômeurs devrait être renforcé en France.

Comment s’effectuera le contrôle ?

L’agent vérifiera d'abord les démarches du demandeur d'emploi : nombre de CV envoyés, réponses obtenues, inscriptions à des agences d’intérim… Il pourra lui demander des documents justifiant de ses recherches et lui prodiguer des conseils pour améliorer leur efficacité. Mais si le demandeur d’emploi persiste et signe en faisant preuve de négligence dans ses démarches, l’agent pourra le sanctionner. Il écopera de 15 jours de radiation dans un premier temps et  les sanctions pourront aller jusqu'à six mois de radiation dans un second temps.

Qu’en pensent les principaux intéressés ?

L’avis des chômeurs est assez partagé sur le sujet.

Mais les associations et syndicats de chômeurs sont vent debout contre le dispositif. La CGT-Chômeurs dénonce ainsi un «flicage». Jean-Paul Baratin, du Mouvement national des chômeurs et précaires estime de son côté que «ce dispositif va seulement servir à stigmatiser un peu plus les chômeurs. Certaines personnes n'ont pas vu de conseiller Pôle Emploi depuis deux ans. Commençons par ça. Il faut un contrôle des offres d'emploi et non pas un contrôle des chômeurs», indique-t-il.

Ce dispositif peut-il faire baisser le chômage ?

Il y a peu de chance. Car en tablant sur l’efficacité du dispositif à mieux accompagner les chômeurs, encore faudrait-il que leurs compétences soient en adéquation avec les postes proposés. Or, en période de faible croissance, les créations de postes sont encore très faibles en France. Par ailleurs, la mesure est très limitée  puisqu’elle ne concernera au mieux que 180.000 demandeurs d’emplois sur les 5,7 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi.

Source : Economie 20 minutes