Plan d'actions pour eau et assainissement en Martinique.

Les départements et régions d’Outre-Mer partagent le point commun d’un fort contraste géographique et climatique avec le continent européen, qui conduit parfois à sous-estimer leurs très grandes disparités. La Martinique est soumise à de très importantes amplitudes pluviométriques, à une forte exposition aux cyclones, à des températures élevées, aux dépressions tropicales et un risque sismique marqué.
Cet environnement physique soumet les infrastructures à rudes épreuves :
► Le relief en particulier sous forme de brutale dénivellation et le cloisonnement topographique qu’il induit rendent difficiles la conception et la gestion des réseaux, en
particulier d’eau potable ;
► Les terrains sont souvent instables (coulées de boues, sismicité, alluvions des mangroves, liquéfaction et chutes de blocs rocheux) ou agressifs (alluvions saumâtres des
mangroves, nappe salée du littoral, argile corrosive) ;
► Le climat est propice à la corrosion et aux dysfonctionnements de l’électronique, la température favorise la production de sulfure d’hydrogène (H2S) dans les réseaux
d’assainissement et la circulation d’eau chaude dans les réseaux d’eau potable. Le régime pluvial induit turbidité et surcharge hydraulique ;
► La conception des différents ouvrages de production d’eau potable, de transport et de traitement des effluents doit être réalisée dans le respect des exigences normatives
parasismiques définies pour l’application de la norme européennes Eurocode 8 (EC8) ;
► La pluviométrie en Martinique est quantitativement plus marquée dans le Nord alors que dans le Sud, un déficit temporel est souvent observé durant le carême, posant la
question de la juste répartition de la ressource par la nécessaire interconnexion des réseaux de transfert sur l’ensemble de l’île.