Edito

RECONSTRUIRE DES RELATIONS DE CONFIANCE ENTRE LES MAÎTRES D’OUVRAGE ET LES ENTREPRISES DE TRAVAUX LOCALES

Depuis la fin du premier trimestre de cette année, les partenaires sociaux de la branche Bâtiment et Travaux Publics (BTP) de Martinique étaient engagés dans des négociations salariales plus tendues que de coutume. Malgré la bonne volonté des uns et des autres, il a été plus compliqué de parvenir à un accord, entre des revendications des salariés, légitimes dans leur principe, et l’impossibilité pour beaucoup d’entreprises de la branche de les satisfaire.

Un accord salarial de compromis a cependant été trouvé le 9 août dernier. Cet accord est marqué par le sceau de la responsabilité et il constitue en réalité un pari sur l’avenir.

Les grandes difficultés auxquelles sont aujourd’hui confrontées les entreprises du BTP demeurent en effet inchangées :

  1. Un niveau global de l’activité du secteur en régression lorsque l’on ne cherche pas à travestir les statistiques en parlant d’augmentation du chiffre d’affaires des entreprises en période d’inflation marquée ;
  1. Des retards de règlements pour certains donneurs d’ordres qui ne se résorbent toujours pas et qui fragilisent depuis trop longtemps les entreprises qui répondent à la commande publique. Il faut noter que ces retards contribuent largement à la situation de non-régularité des certaines entreprises au regard des organismes sociaux et fiscaux ;
  1.  Une inflation que personne ne maîtrise et qui continuera malheureusement à perturber l’activité des chantiers ;
  1. Une grande incertitude sur la date effective de sortie des chantiers significatifs promis une nouvelle fois lors de la réunion du Haut Conseil à la Commande Publique (HCCP) d’avril dernier et c’est un facteur qui incite à la plus grande prudence ;

En dépit de cette réalité particulièrement défavorable, employeurs et salariés du BTP martiniquais ont donc su prendre leurs responsabilités. Souhaitons que d’autres parties prenantes comprennent l’urgence à relancer ce secteur économique essentiel pour l’économie locale sur des bases plus stables et plus saines. Nous devons bien cela aux centaines de jeunes que nous formons chaque année à devenir les bâtisseurs du pays Martinique.

Steve PATOLE, 
Président du SEBTPAM